| NécrosDAVID McCOMB 1962-1999Posté par : Francois Branchon le 04/02/1999
1989, Rex Club de Paris : nous étions à peine 80 pour la seule visite répertoriée des Triffids sur le sol hexagonal, quand la même semaine il fallait jouer des poings pour ne pas finir en bouillie au concert des Pixies... Les années quatre-vingt n'auraient pourtant pas été tout à fait les mêmes sans le rock lyrique et rural de ces Australiens-là ... David McComb en était l'auteur-compositeur et chanteur. Il était leur âme.
Les Triffids, comme quelques rares autres groupes (Nits, XTC !), donnaient une impression de famille, bande d'humains qui ne pouvaient "qu'être ensemble" et musiciens. Volontiers théâtral dans la façon de pousser sa voix, McComb était le chanteur le plus attachant jamais entendu. La voix, sa part magique, il en parlait volontiers : "J'adore écrire, je vis pour cela, mais je suis toujours stupéfié par la rencontre de la voix humaine et de la musique. Il peut se passer quelque chose, même dans les textes les plus banals. Écoute Billie Holiday, tu verras que même les paroles les plus faciles, chantées par elle, avec son phrasé, deviennent une œuvre d'art". No comment, et cela vaut pour toi David !
Ce soir de 1989, j'avais croisé au Rex Club Theo Hakkola. Contacté, il a mailé pour Sefronia ces quelques lignes d'hommage : "La vie est dégueulasse. Et la voix de David McComb était profonde et belle. Oui, je pense qu'il n'a eu que le Rex Club comme concert pour les Triffids en France - et c'était magnifique, bien mieux que le concert que j'ai vu après à Londres devant dix fois plus de monde. Je le connaissais peu, en fait, mais j'étais très content de ce peu et maintenant... Il faut écouter, très fort, "Property is condemned" sur "Stockholm", le difficilement trouvable album live en Suède (leur meilleur). L'homme était fin, la voix grave et tranchante et le morceau parfait. (Apparemment, J.J. Johannson n'était pas au concert ; dommage, il aurait peut-être compris que le chant et lui ne pouvaient pas faire un. Dire qu'on appelle ça un "chanteur" quand il y a des David McComb à notre portée ! Pardon...). Et s'il faut se contenter des (assez inégaux d'après moi) disques studio, alors l'album "Born sandy devotional" pour "Stolen property" et "Life of crime" (qu'on a réussi à caser dans le film "Peaux de vaches" de Patricia Mazuy), histoire de rendre la vie un peu moins dégueulasse."
David McComb, 37 ans, s'est planté en voiture. Et merde !
Discographie sélective :
- "Stockholm" (live) Musiknanet Waxholm Records MNWCDX 9 Bommen Show Suède - 1989
- "Born Sandy Devotionnal" Megadisc Australie - MCD 7963 Le meilleur album studio, celui où le groupe affirme sa personnalité. En plus des morceaux cités, recommandé pour "Wide open road", une des belles portes d'entrée pour pénétrer leur univers (Produit par Gil Norton (Pixies). - "In the pines" (Hot Records - Australie) Vinyle seulement. Beauté fragile et sauvage. Le disque a été enregistré en quatre jours sur un huit pistes dans une bergerie perdue.
- "Love in Bright Landscapes" (Compilation des albums "Treeless plain", "Raining plzasure" et du EP "Field of glass") Megadisc Australie - MCD 7973
- On a aussi entendu David McComb reprendre "Into the groove" de Madonna en B-side du single "Bury me deep in love", "St James infirmary" et bien sûr "Don't go home with your hard on" pour "I'm your fan", la compilation hommage à Leonard Cohen produite par les Inrockuptibles.
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