| Chroniques ConcertsShearwater + John Vanderslice + Luke Temple - Paris La Maroquinerie 27 Octobre 2006Posté par : Jérôme Florio le 29/10/2006
Un plateau d'artistes signés chez Fargo, pour une soirée qui aura confirmé le jeune talent de Luke Temple (rajouté à l'affiche sur le tard), et donné de Shearwater une image live conforme à leur disque : superbe et riche en émotions.
On passera sur John Vanderslice, malheureusement pour lui pris en sandwich entre deux shows impeccables – il ne se passe pas grand-chose dans ce soft-rock seventies à la Jackson Browne (en légèrement plus rock et binaire). En plus sur quelques titres, la manie de tester toutes ses pédales d'effet.
Jonathan Meiburg était venu seul il y a quelques mois (en lever de rideau pour Emily Loizeau au Café de la Danse) pour présenter quelques titres de "Palo Santo". Avec son look d'étudiant sage, il avait paru un peu frêle pour dévaler les pentes escarpées de chansons qui paraissaient presque plus grandes que lui. Mais en groupe, la différence est d'envergure. Kim Burke, la rousse contrebassiste, est un point d'ancrage fixe (et pas que pour les regards), sereine et souriante (une saine déformation de musicienne classique ? ou un effet collatéral de la musique du groupe ?). On aurait davantage vu Thor Harris en couv' de Hard'n Heavy, batteur trapu aux cheveux blonds filasse et en vieilles baskets : gros coeff sympathie donc. C'est surtout un batteur très musical, jouant d'une main sur ses toms et de l'autre sur un xylophone, appuyant quand il le faut ou déployant un rythme spatial presque free-jazz ("Nobody"). Howard Draper est partout, au clavier, aux percus ou à la guitare, insufflant constamment une grande énergie. Jonathan Meiburg peut se laisser porter, et laisser éclater sa voix qu'il pousse jusqu'à ses limites. Parmi les bons moments, les versions de "Whipping boy", "Red sea, black sea" et "White waves". Et en rappel, une reprise de "Baby's on fire" de Brian Eno. Deux regrets : concert trop court (une petite dizaine de titres), et surtout un public pas venu en masse, mais très attentif et réceptif.
On était encore moins nombreux quand Luke Temple est monté sur scène à 20h15. Il a commis l'exploit de ne jouer aucun des titres de son disque "Hold a match for a gasoline world" (il est vrai constitué de morceaux assez anciens, une sorte de compile très prometteuse). Très bon sur les titres rapides joués en picking, son écriture semble d'un autre côté évoluer vers un storytelling folk-blues plus classique, proche de Bob Dylan. Temple a séduit, grâce à sa voix et la qualité de ses chansons. A suivre, en tête d'affiche cette fois.
Shearwater - Paris Café de la Danse 31 Mai 2006Posté par : Jérôme Florio le 01/06/2006
Jonathan Meiburg était à Paris mardi soir (un mois à peine après être venu en tant que membre d'Okkervil River au Batofar) pour présenter le nouveau et très beau disque de Shearwater "Palo Santo".
Un court set (en première partie d'Emily Loizeau) en solo, qui a montré que le jeune homme ose désormais jouer pleinement de sa voix, la poussant dans tous les registres – du murmure serein ("Palo Santo") à la harangue ("Seventy-four, seventy-five), ce qui est assez casse-gueule, joué à froid. Meiburg passait du piano à la guitare, puis au banjo ("Whipping boy"). L'exécution n'était pas parfaite, et le garçon manque peut-être un peu d'épaisseur, mais il cherche quelque chose et "Palo Santo" est une belle étape sur son parcours.
Un petit coup de gueule : pas gênés, les gens arrivés en premier avaient pris toute la place en s'asseyant dans la fosse étroite devant la scène, obligeant les autres (dont moi) à s'excentrer complètement ou se replier au bar en hauteur. Pas sympa. A tous ceux-là, je souhaite de se réveiller le lendemain avec le fondement farci d'hémorroïdes !
Setlist : La Dame et la Licorne / Whipping boy / Palo Santo / Seventy-four, seventy-five / Hail, Mary
(photo © kathrynyu.com)
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