Nécros

Le rock sans Jack Nitzsche

Posté par : Francois Branchon le 02/08/2000

22 Avril 1937 - 26 Août 2000

Sans Jack Nitzsche, le rock'n'roll n'aurait peut-être pas pris les mêmes routes ni semé les mêmes pierres blanches.

Le chemin de l'arrangeur-producteur commence en 1960 à Los Angeles comme pigiste pour Specialty Records à quelques cents la partition (il y écrit rien moins que "Needles and pins", le hit immortel des Searchers). En 1963 (look employé de banque) il lance les Walker Brothers (premier single "Love her") et forme son groupe de surf, s'offre un hit ("The lonely surfer") et donne à son pote auteur-compositeur inconnu Lee Hazlewood sa première chance (morceau culte "Baja"). Il devient en 1967 le collaborateur fétiche de Phil Spector et son "wall of sound" dont il arrange tous les grands hits ("Da doo ron ron", "Uptown" ou "Then he kissed me" pour les Crystals, "Be my baby" ou "Baby i love you" pour les Ronettes, "You've lost that lovin' feeling" pour les Righteous Brothers, "River deep, mountain high" pour Ike & Tina Turner...).

Au début des années soixante-dix (look Elton John sous amphétamines, cheveux longs mais clairsemés, grandes lunettes roses et manteau afghan), les rockers s'en emparent, les Rolling Stones d'abord, dont il devient le pianiste (albums "Aftermath", "Let it bleed"..) et produit la bande-son (culte) du film "Performance" avec Mick Jagger acteur. Neil Young ensuite, avec qui il travaillera souvent (les arrangements de cordes des albums "Harvest" et "Time fades away" c'est lui) et dont le Crazy Horse fait un membre permanent. A la fin des années soixante-dix, il découvre Willy De Ville et produit ses premiers albums ("Cabretta, "Return to Magenta", "Coup de grace" et la BO de "Cruising"), produit le premier Neville Brothers (1979) puis se spécialise en musiques de films ("Vol au-dessus d'un nid de coucou", "Starman", "Officier et gentleman", "9 semaines et demie" jusqu'au récent "The crossing guard" de Sean Penn).

Depuis 1995 (look fin de parcours), fatigué par deux attaques cardiaques il ne faisait plus grand chose. La troisième a été la bonne et a tiré le 26 août un trait définitif sur sa carte de visite.