| Chroniques ConcertsHushpuppies - Nancy 31/03/2006Posté par : Chtif le 01/04/2006
Rentrez vos femmes, les Hushpuppies sont en ville. Ce soir, c'est Nancy qui est visé, et la populace est prise de court. Il faut dire qu'avec la fermeture du Terminal Export, la capitale lorraine a quelque peu perdu l'habitude des invasions barbares électriques. Après un avant-goût acoustique à la FNAC, c'est à l'Austrasique que les Perpignanais ont choisi de frapper. Autant le dire tout de suite, ils obtinrent une victoire facile, la salle n'ayant pas esquissé le moindre geste de résistance. Préférant accueillir poliment les adversaires, le public se contentera donc d'applaudir chaleureusement chaque morceau, mais restera quasi amorphe tout du long, ce qui craint un tantinet dans un concert de ce type.
En première partie, les éclaireurs de Liff débutent les hostilités de belle manière avec un rock alternatif pas maniéré. Les compos sont aérées et plus diversifiées que la moyenne du style. On retiendra notamment "Massive" et son intro de guitare 80's, morceau que l'on retrouvera sûrement sur un enregistrement à venir. Le groupe, jeune (une dizaine de concerts ensemble) mais bien en place, joue sur l'équilibre entre ses deux guitaristes chanteurs. A gauche, Romain (également guitariste de Deneb) retient l'attention avec son chapeau melon et sa gueule à la Alex dans Orange Mécanique. Tout à droite, le bassiste, dans la grande tradition des bassistes depuis John Entwistle, ne bouge pas d'un cil. Prochaine prestation le 28 avril à l'Azimuth 854, en demi-finale régionale du festival Emergenza,
Peu de temps après, les premières notes de "Automatic 6" introduisent idéalement une prestation serrée des Hushpuppies. Olivier le chanteur fait son entrée en cuir noir et d'emblée sa voix, même sous-mixée ("c'est normal, on fait pas de la variét'" expliqueront-ils plus tard) impressionne, envoûtante et idéale pour cette entrée psychédélique baignée d'un halo bleu. Le calme avant la tempête. Le mince espoir d'une invasion pacifique est brisé net par la décharge guitare-batterie d'un "1975" pleine face. L'essentiel des morceaux de "The trap" suivra, garage puissant et sexy contrebalancé par de courts moments de répit ("Comptine", "Bassautobahn"). De quoi ravir aussi bien les nombreuses minettes du public que les nostalgiques mods (pas mal de tee-shirts intéressants d'ailleurs, même si les Ramones sortent une fois de plus gagnants).
Cerises sur le gâteau : "I'm not like everybody else" des Kinks et "Anybody's answer" de Grand Funk Railroad. Le public se décrassera un poil sur la toute fin, pour le tubesque "Packt up like sardines in a crushtin box", mais c'est un peu tard. La prestation était irréprochable, elle aurait été exceptionnelle si le public avait été de la partie.
Après le spectacle, les membres du groupe se plieront volontiers au jeu des autographes et répondront très amicalement aux questions (même les plus embrumées, merci à eux. Les chaussures du batteur l'ont d'ailleurs échappé belle...). L'occasion de constater à nouveau leur profond attachement pour la scène rock garage des 60's. Tous adeptes du vinyle et des compiles Peebles, ils font valser des noms comme The Remains, The Seeds (avec lesquels ils ont joué) ou encore les mystérieux Good Rats ("le meilleur groupe du monde" selon Wilfried le clavier !). Ils n'en restent pas non plus coincés dans le passé, ne ratant jamais une occasion de rappeler que des groupes comme Electrelane ont toutes leurs faveurs.
Les Hushpuppies offrent un show absolument sans complexe, forgé au gré de nombreux concerts en France comme à l'étranger. De quoi nouer beaucoup de liens avec les autres groupes, notamment sur la scène française du renouveau garage dont ils sont les meilleurs représentants : "on se sent proche des groupes comme Elektrocution, AS Dragon, Burgalat, Katerine... ce sont des chefs de file pour nous." dira Guillaume le guitariste. Avant d'ajouter: "Ouï FM, le Mouv' nous diffusent déjà, mais on ne cherche pas absolument à pondre le single qui va nous faire vendre. Il n'y a rien de réfléchi dans notre démarche. On ne cherche pas absolument à sonner psyché, on fait juste des chansons pop que l'on aime. Le but c'est de rester indépendant et de continuer à faire le style de musique que l'on aime depuis quinze ans." On n'en espérait pas moins d'eux !
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