Chroniques Concerts

Sisters of Mercy - Paris Zénith 14 avril 2006

Posté par : Emmanuel Durocher le 24/04/2006

Trois jours après Morrissey à l'Olympia, changement de salle pour le premier concert français des Sisters of Mercy, tous les fans sont au rendez-vous : les gothiques nouvelle vague, quelques corbeaux sur le retour, des quadras en bande pour se rappeler le bon vieux temps, des trentenaires curieux de voir à quoi peut donner en live des amours de jeunesse. Le noir est de rigueur (mon pull vert a pu endommager quelques rétines sensibles), les tee-shirts du groupe pullulent et le public n'est pas celui habituellement croisé au Point Ephémère ou à la Maroquinerie mais plutôt déjà vu aux concerts des Cramps et sûrement de Bauhaus.

Pendant la première partie, l'ambiance du Zénith rempli – déjà pas très chaleureux – est glaciale, un groupe français du nom de Nihil ( N-I-H-I-L répété des dizaines de fois par le chanteur ) sert une soupe new-wave tendance métal. Les Sisters font ensuite leur "apparition" dans un chaos de lumières et de fumées (donc on ne voit rien) ; en se dissipant la brume artificielle laisse entrevoir Andrew Eldritch rendant totalement hystériques les purs et durs et réchauffant l'ambiance par le même occasion.

Trois personnes sur scène : le chanteur et deux guitaristes ; les autres instruments sont préenregistrés (un comble en live mais apparemment c'est une habitude du groupe). On est parti pour une heure et demie de pyrotechnie et comme d'habitude au Zénith un son exécrable qui empêche parfois de reconnaître certains morceaux au premier abord ; la basse et la boîte à rythmes enregistrées cachent le plus souvent les guitares et parfois la voix qui reste l'atout majeur du groupe en live : un instrument qui pénètre le public et donne un peu de charisme à ce show grandiloquent. La première partie du concert est consacrée à des morceaux moins connus du groupe et (sûrement) quelques nouvelles compositions pour laisser ensuite la place à ceux plus célèbres comme "This corrosion", "I was wrong", "Temple of love", "Lucretia my reflection" "Alice" et un "Dominion / Mother Russia" pendant lequel Eldritch semble disparaître à travers la fumée comme lors une combustion spontanée (pas de "Marian" ou de "Black planet" malheureusement) ; des versions très (trop) musclées mais certains ne boudent pas leur plaisir et ça pogote pas mal dans la fosse. Pour terminer le chanteur se fend d'une courbette et d'un "merci" (en français dans le texte) comme touché par l'accueil d'un auditoire qu'il a jusque là négligé.