Zaho de Sagazan. Si vous ne la connaissez pas encore, il est grand temps d'ouvrir vos oreilles et vos yeux, mais aussi de vous préparer à être bousculé, dérangé, rééduqué par cette silhouette décharnée qui débarque avec son univers où la poésie côtoie l’horreur et l’extase, le tout noyé dans une dimension où l’art se fout royalement de vos repères.
Elle arrive, Zaho, comme un fantôme de l’avenir, vous regardant avec des yeux d’outre-tombe, et vous, pauvres mortels, vous l’acceptez dans votre monde saturé de morosité et de médiocrité. Sa musique, c'est une sorte de feu-follet, un chaos beau et saisissant. Vous croyez avoir affaire à de la pop ? Pas vraiment, c'est plus un cyclone, un tourbillon d'émotions écrasantes, une pulsation à l’état brut. On ne danse pas, on survit. On flotte entre des mélodies aériennes et des textes ciselés qui, comme des couteaux, viennent trancher la peau de vos certitudes.
Sa voix ? Ah, cette voix qui monte, qui se déchire, qui se brise et se relève. C’est une mer déchaînée, un cri à la fois tendre et percutant, qui fait trembler la terre sous vos pieds. Elle vous happe, vous engloutit dans son sillage. Une voix qui vous dit que la poésie n'a pas besoin de réconfort, que la beauté peut éclater dans un fracas assourdissant. Et vous êtes là, avec vos petites habitudes, et vous vous demandez : Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Vous êtes inquiets. Vous avez raison.
Zaho de Sagazan, ce n’est pas pour les enfants sages ni pour ceux qui aiment s’endormir dans les bras d’une pop lisse et bien-pensante. Non, c’est de l’électricité pure, de la foudre qui s’abat sur le sol et illumine tout, vous laissant avec l’impression d’avoir vu un éclair dans une nuit noire. Un éclair qui ne s’éteint jamais tout à fait, et qui, même quand il se retire, laisse une trace brûlante dans la mémoire.
Alors oui, on peut ne pas comprendre, on peut se dire que c'est trop, trop de bruit, trop de douleur, trop d'étrangeté. Mais l’important, c’est que Zaho ne demande rien. Elle fait. Elle offre ce qui brûle en elle, sans compromis. Si vous l’acceptez, vous aurez peut-être quelque chose de plus, peut-être une claque qui réveille la peau de vos rêves.
Un phénomène ? Oui, sûrement. Une découverte ? Peut-être. Mais surtout, une urgence : celle d’écouter, de voir, de ressentir, tout simplement. Une certitude : un futur classique.