| | | par Frédéric Joussemet le 28/11/1999
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| Le deuxième album de l'élément phare du rock progressif anglais est encore une zone de recherche. En effet, le groupe s'invente pas à pas un vocabulaire personnel et riche, du moins à cet instant, car Yes aura vite fait de le pourrir dès sa maturité parvenue. Le line-up n'a pas encore évolué, Peter Banks étant toujours présent à la guitare (pour sa dernière participation), tout comme Tony Kaye aux claviers, principalement à l'orgue. Quel plaisir d'écouter un album de Yes non pollué par un moog (ou toute autre usine à zing-boum-tsoing) ! Secondé par une section de cuivres et un orchestre à cordes, le groupe s'en sort assez bien, évitant la plus part du temps le piège du slow moite pour violons dégoulinants. De fait, c'est surtout dans ses morceaux les plus énergiques que Yes dévoile son potentiel, grâce à sa monstrueuse rythmique : Chris Squire s'excite sur sa basse Rickenbaker pour faire vrombir une septième de dominante inversée par rapport à la tierce mineure fondamentale (bref c'est un virtuose) et Bill Bruford, derrière ses fûts, assoit le tout à coups de parpaings judicieusement placés. "Time & a word" est un bon album de Yes, car même s'il n'est pas de la taille de "Fragile", il égrène des chansons bien ficelées, où pour une fois la musique prend le pas sur la virtuosité gratuite. |
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