| | | par Francois Branchon le 01/11/2003
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| Yann Tiersen a franchi un palier et fait à présent partie de la sphère "grand public", celle qui se fout pas mal de son uvre mais où compte avant tout sa carte de visite de "compositeur de la BO d'Amélie Poulain". Comment expliquer autrement le choix du réalisateur allemand Wolfgang Becker pour celle de son film "Goodbye Lenin" (un soit en dit en passant bien mauvais film, au scénario cousu de câble blanc, où une voix off en rajoute encore en expliquant l'histoire à ceux qui ne suivent pas).
Le danger qui guette Tiersen et qui l'a apparemment rattrapé est de se parodier, condamné à reproduire ce qu'attendent de lui ceux qui le choisissent : une "ambiance". D'autres avant lui sont tombés dans le piège, Michael Nyman en particulier, pionnier de musique nouvelle pour Les Disques du Crépuscule au début des années 80, compositeur des premiers Greenaway et devenu débiteur d'atmosphères clonables, ou Angelo Badalamenti quand il ne compose pas pour Lynch.
Cette BO est une suite de petites pièces de piano, traversées parfois par quelques embuscades de violons. Séparément elles peuvent avoir du charme, "Summer 78" (jouée deux fois, seul et avec Claire Pichet) et sa variante "Childhood" par exemple, fort bien troussées, mais alignées les unes derrière les autres, interchangeables, elles peinent à prendre corps et laissent passer pas mal de courants d'air. |
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