| | | par Francois Branchon le 23/09/1999
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| Grandi à l'ombre d'Otis Redding, Wilson Pickett avait peut-être finalement plus d'atouts dans son jeu, avec une voix hors du commun, une gueule, et surtout une présence scénique sans pareille (qui manquait cruellement au pauvre Otis, statique et emprunté sur les planches). Et si la tragique destinée d'Otis Redding lui a construit une légende inaltérable, l'aura de Wilson Pickett, comme celle des autres pointures de l'époque, les petites comme les grandes, a fondu comme neige au soleil (qui se souvient maintenant de Sam & Dave, Don Covay, Arthur Conley, Joe Tex ou Ben E. King...?). Certains se sont recyclés dans la soul, moins épuisante, et maintiennent le cap d'une seconde carrière. Wilson Pickett tient visiblement à faire comme si rien n'avait changé, comme si "In the midnight hour" datait d'hier, mais ça coince et son album est dérangeant. Les chansons, à part un honnête "Soul survivor" (mais qu'on rêverait d'entendre chanté par John Fogerty) et un "It's harder now" (par le plus intimiste Tony Joe White), ne sont pas au niveau de son passé, et la voix, sans la souplesse d'antan, force en permanence. La production, plutôt étriquée, n'arrange pas ses affaires, avec notamment des cuivres 60's sortant lessivés, clinquants et métalliques du laminoir digital. |
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