| | | par Hugo Catherine le 08/02/2010
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| Prenez deux Anglais, James Rutledge et Chris Walmsley, versez en vrac une bonne poignée de sons noisy, saupoudrez de multiples références (Terry Riley, Sun Ra, Tangerine Dream, Stockhausen…), mélangez l’ensemble avec saleté et exubérance, et vous avez déjà un aperçu de Vowels. Dès le début, un break de batterie sans fin, en mode free jazz désarticulé, et des guitares avec effet larsen, vous mettent sur la voie : "The pattern prism" n’est pas un hymne au silence. Cet album est souvent bruitiste et bruyant mais parfois soporifique. Certes, notre duo de Krautrockers sur le retour est en délire, jouissif, sans limite apparente, sans foi, sans loi, mais il peut aussi être un peu ennuyeux. Et pourtant, les bizarreries de Vowels, rebutant un temps, finissent quasiment par nous convaincre. D’abord, certains morceaux sont plus gais que bizarres. Simples et robotiques, un peu débiles, "Two wires", "On upl" et "Closing circles", sont faits de bruits de gadgets et autres dessins animés. Ces morceaux pourraient être réduits à de vulgaires opus binaires et délurés, mais ils ont le mérite de soutenir un groove coin-coin – du genre canards en rut - à la simplicité hypnotique. Ensuite, il faut aussi reconnaitre que Vowels foisonne d’idées et cela n’est pas si mal. En faisant semblant de se chercher, le duo, prônant parfois l’expérimentation gratuite, produit quelques moments très accrocheurs. Ainsi, "Appendix" donne la bougeotte : un beat sombre surgit sans prévenir, à l’allure quasi hardcore, puis viennent des tambours tribaux qui en feraient lever certains. Sans queue ni tête, "The pattern prism" n’est pas conventionnel ; il n’est pas radicalement innovant non plus : rien ici de franchement neuf sous le soleil de la musique répétitive et foutraque. Reste tout de même un honnête délire, à prendre pour ce qu’il est : un beau bordel. |
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