| | | par Hugo Catherine le 28/04/2008
| | |
| Vladimir Godar, brillant compositeur slovaque, réunit ici traditions yiddish, chrétienne, slovaque et latine, inspirations religieuses et profanes. Il va sans dire que "Mater", autour de la figure existentielle de la femme/mère, vise une profondeur spirituelle rare.
"Maykomashmalon" ouvre et ferme le recueil de compositions sous un signe céleste et mélancolique, majestueux et apaisant. Art séculier et religieux s'assemblent et nous donnent à entendre une musique populaire, érudite, méditative. L'interprétation de "Magnificat" est particulièrement poignante et ciselé, et sonne comme une évidence.
Il est impressionnant de constater comme la diversité des formations retenues, de l'intimité du trio voix/alto/violoncelle à la splendeur de l'orchestre à cordes, sert une unité musicale profonde. La pureté de l'ensemble tient sans doute notamment de l'envergure solennelle des voix, denses et cristallines. Les respirations vocales d'Iva Bittova sont totalement purifiantes.
Il faut aussi et surtout relever comme "Stala Matka (Stabat Mater)" surplombe l'album de toute sa beauté émotionnelle. Ses vingt minutes sont grandioses, une lente ampleur ; les cordes saccadées répondent aux longs mouvements ; la performance vocale est enivrante. Cette composition est un pousse-au-rêve, loin : la musique de Vladimir Godar atteint là un exceptionnel degré de nécessité. |
|
|