Introduction

Vincent Bourgeyx

par Sophie Chambon le 14/09/2003

Note: 7.0    

L'attaque est précise, affirmée. Il a quelque chose du classique, une connaissance certaine des standards et des styles. Comme beaucoup de jeunes musiciens de sa génération, Vincent Bourgeyx est parti faire ses classes à Boston et à New York pour y apprendre le métier.
Dans cet album premier, le trio part d'un tango fantaisie, séduisant et enlevé, puis s'engage dans une reprise bien accordée du "Tune up" de Miles Davis en trio avec John Lewis, avant de se concentrer exclusivement aux compositions du jeune pianiste Bordelais. Révélant un véritable talent d'accompagnateur aux capacités inventives, on aura tendance à préférer à ses envolées solitaires, l'interaction avec ses deux complices, le bassiste Matt Penman au soutien rebondissant, et le batteur Karl Jannuska, d'une solidité à toute épreuve. Car, plus mélodiste que percussif, Vincent Bourgeyx s'abandonne parfois à la tentation romantique, émouvant néanmoins dans sa façon de se laisser emporter par une abondance de notes. D'une fluidité marquée, la musique de ce premier album aurait gagné à une expression plus différenciée, resserrée. Une composition narrative "Kafka's nightmare" résiste à cette interprétation, mettant en scène avec brio une apparente énigme.
Après tout, il ne s'agit que d'une "introduction..." à une carrière prometteuse.