Unicorn appartient à cette petite
famille de groupes anglais des seventies (Brinsley Schwarz, Cochise,
Home, Help Yourself...) fascinés par les États-Unis,
particulièrement le country-rock initié par les Byrds et développé
par Crosby, Stills & Nash, Eagles, Flying Burritos, Poco... La
curiosité s'aiguise un peu : l'album est produit par David Gilmour,
probablement grâce auquel la pochette est l'œuvre de Hipgnosis
(designer habituel de celles de Pink Floyd).
Sans grande densité ni profondeur
apparentes, leur musique peut paraitre simplement imitative, aussi
ersatz qu'une chanson d'America face à une de Neil Young. Mais,
hormis la forme - une pedal steel guitar (jouée par David
Gilmour) n'est pas si usuelle dans le rock anglais -, on peut, sur le
fond, se laisser emporter par quelques titres qui ne dépareraient
pas au sein d'une compilation des Américains cités plus haut :
"Autumn wine", "Electric night", "Just wanna
hold you" très Neil Young compatible, "Blue pine trees",
"The farmer"... Grâce notamment à un piano électrique
Wurlitzer, Unicorn élargit aussi son spectre à une
country-soul assez bien tournée ("Rat race", "In the
gym").
En conclusion, si Unicorn ne révolutionne rien et
n'est pas le trésor caché à découvrir d'urgence, ce premier album
enrichi de quelques bonus (l'excellent "Ooh mother") sera
parfait pour les fin d'après-midi estivales.