| | | par Alexandre Leroy le 27/05/2001
| Morceaux qui Tuent A little samba
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| Oubliez tout ce que la Californie a pu produire de gangsta rap. Quelques (rares) groupes ont décidé de s'éloigner du trinôme violence-sexe-argent et Ugly Duckling (le 'vilain petit canard') est de ceux-là. Ce trio blanc (Dizzy, Andy et Young Einstein), bien qu'originaire de Long Beach patrie du hip hop hardcore, est résolument nostalgique de l'époque 'old school' et privilégie humour et coté festif du hip hop. "Journey to anywhere" porte bien son nom : une fois l'écoute commencée, impossible de savoir où vont mener les tribulations des trois Mc. La plupart des titres rappellent les débuts du mouvement, avec des beats très lourds, des scratches (très efficaces) en fin de morceau et des refrains scandés, mais certains autres sont complètement décalés, comme "Down the road" qui mélange deux instrumentations, pimentées de bruits futuristes et intrigants. Mais la palme de l'originalité revient sans conteste à "A little samba", morceau très réussi, entraînant, rythmé, humoristique sur la fin, bâti sur une surprenante trame de samba. L'ensemble est donc plutôt léger, les flows des Mc sont agréables (sans pour autant briller d'originalité), les productions sont très abordables, funky et dansantes ("The pike"), les thèmes sont axés sur les délires ("Dizzy") et le coté festif et positif du hip hop, la chaîne en or du Dj étant la seule concession du groupe aux clichés du genre ("Eye on the gold chain"). L'attrait principal de cet album est sans aucun doute la vision complètement décalée que propose Ugly Duckling. Loin des habituelles rengaines de bad boys, ce retour aux valeurs essentielles est particulièrement appréciable. Cette démarche, en marge de ce qui se fait actuellement, fait de "Journey to anywhere" un album frais et original, rappelant avec bonheur l'époque "havin' fun !". |
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