| | | par Hugo Catherine le 19/09/2011
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| Très
feutré, le jazz de chambre de Tupolev est tout en nuances et en
astuces mélodiques et rythmiques. Le toucher du pianiste, les
cordes, la basse étouffée, la douceur du batteur donnent une forte
impression de musique classique. La triple séquence "Towers of
spark 1", "Towers of spark 2", "Towers of spark
3" fait d'ailleurs penser à trois mouvements d'une même œuvre,
à la manière d'une pièce classique.
La
musique de Tupolev, avec ses mesures impaires, ses cadences décalées,
des dissonances bien senties, nous vous fait faire des nœuds au
cerveau. Intellectuel et maîtrisé, ce jazz est exigeant et
virtuose. Toutefois, le groupe n'éprouve pas le besoin d'étaler ses
talents ou de nous en mettre plein la vue. Nous sentons même une
grande maturité dans sa manière simple de nous donner à
entendre des expérimentations parfois radicales. Ainsi, un
bruit parasite transperce "Towers of spark 1", comme par
inadvertance. Plus loin, sur "Juno", nous percevons des
cris d'enfant, des bruits de fond, dans la plus grande discrétion.
L'influence bruitiste est présente mais effleurée. |
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