Délesté depuis longtemps de la pesanteur charbonneuse de son groupe Chokebore (sauf pour des reformations ponctuelles), Troy Von Balthazar voyage léger, publiant à longs intervalles des disques étrangement harmonieux qui sont pourtant le reflet d'un paysage intérieur tourmenté. Dans la droite lignée de ses prédécesseurs, « Knights of something » fait entendre un mode d'expression unique, genre d'arte povera pop-folk écorché vif. Troy est un « Surfer » qui boit la tasse, ramenant à la surface des perles à la noirceur brillante, qui mises bout à bout composent le puzzle d'une personnalité intense. Au prix de quels efforts ? Patchwork inventif de sonorités électroniques cheap et dégradées, d'instruments acoustiques (guitare, piano) parfois saturés et de mélodies susurrées au bord de la plainte, « Knights of something » est une nouvelle cathédrale lo-fi dans laquelle règne la sérénité d'un ciel d'orage prêt à crever.
