Troy Von Balthazar n’a plus à prouver qu’il se suffit à lui-même. "It ends like crazy", cinquième disque sous son nom, poursuit une esthétique de la frugalité non dénuée de puissants à-coups émotionnels. Enregistré dans la quasi-solitude de la Creuse, le paysage ne diffère pourtant pas beaucoup de ses disques précédents, enregistrés dans des grandes villes (Los Angeles, Berlin…) : les chansons, que la voix pourrait tirer vers une ligne claire, sont contrariées par une d’électronique lo-fi un peu crade, sonnant parfois comme du Of Montreal primitif. Il ne s’agit pas de coquetterie ni de pudeur car où qu’il se trouve, Troy semble agité par des sentiments contraires, pratique la confession avec une certaine sauvagerie. "It ends like crazy" ne surprend pas, mais confirme la constance d’un chanteur qui conserve tout son magnétisme.