... is with the demon

Troy von Balthazar

par Jérôme Florio le 06/11/2012

Note: 8.0    

Perdu de vue depuis plusieurs années en ce qui me concerne – un long intervalle de cinq ans entre ses deux premiers disques -, et après avoir réactivé son groupe Chokebore le temps d'une tournée et d'un Ep en 2011, on est à nouveau saisis par le rock frugal de l'Hawaiien.

Son précédent album s'appelait "How to live on nothing" (2010) : une profession de foi, pour une musique à la fois nerveuse et épurée, physique et fragile. Une esthétique de peu de moyens, à la limite du vœu de pauvreté. Performer à risque – on se souvient de ses sauts périlleux arrière sur scène -, Troy navigue entre slowcore acoustique ("Coco") et chansons où sa carcasse semble prête à casser en mille morceaux ("About beeing hurt"). Le disque est principalement construit autour de la guitare acoustique et du piano, dont les sonorités contrastent avec la voix souvent trafiquée. Quelques impuretés électroniques achèvent de colorer un lyrisme étranglé, implorant ("Zeros"), parfois assez pop ("Tiger vs. Pigeon") et constamment minimal.

Les années passent et la musique de Troy Von Balthazar reste le reflet de son âme vagabonde, agitée par des émotions contradictoires, tendue entre noire déprime et éclats de beauté.



TROY VON BALTHAZAR Tiger vs. pigeon