| | | par Francois Branchon le 01/10/1998
| Morceaux qui Tuent Hoochie coochie man
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| En 1963, Tim Hardin, pionnier des folksingers américains (cf Fred Neil, Bob Dylan, Dave van Ronck, etc...) enregistre un album pour Atlantic, teinté de blues et de jazz. La marque ne le sortira qu'en 1967, lorsque le guitariste chanteur aura émigré chez Verve et connu le succès avec "If i were a carpenter" et surtout "Reason to believe", mondialement connue (hélas par la version de Rod Stewart). Pas d'artifice, de profusion instrumentale, de gadgets ni de gimmicks : Tim Hardin est seul avec sa guitare, la cadence de son jeu est saccadée et pulsante. Il passe du blues intimiste ("Hoochie coochie man" de Willie Dixon) à du quasi hard rock acoustique, s'appropriant au passage quelques standards : "Stagger Lee", "Cocaine Bill" et une version tranchée de "House of the rising sun". Tim Hardin est seul aussi avec sa voix, une voix grave et forte, le vibrato au fond de la gorge, seul enfin avec ses mots, des mots tristes, mélancoliques. Ce premier album date de 1963, et n'a cependant pris aucune ride. Les amateurs de Jeff Buckley qui voudraient élargir leur spectre, pourront apprécier cette uvre dépouillée et fragile mais si puissante, la première d'un homme qui avec le temps, à la manière de son amie Joni Mitchell, partira s'aventurer sur les terres du jazz intimiste. Les prémices de cette évolution apparaissent dans la reprise brute et désespérée du fantastique "Blues on the ceiling" de Fred Neil (génie méconnu). |
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