| | | par Francois Branchon le 14/04/2003
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| On savait Jeff Beck amateur d'explorations sonores, mais la première écoute de "Still i'm sad" à la fin 1965 fit se demander dans quelle monastère le groupe avait bien pu se retirer.
Car pour surprendre, "Still i'm sad" surprenait. Poussant dans ses retranchements extrêmes le son tout en réverb et fuzz des Yardbirds, le compositeur Paul Samwell-Smith et le producteur Gorgio Gomelski leur font chanter un véritable chant grégorien, dans un emballage pop du plus bel effet. C'est un cliché que de conférer à "Still i'm sad" solennité, profondeur et introspection, il est juste d'une beauté presque intimidante, mais irradiante, avec son chant toujours aussi "chair de poule" malgré les années. Les Yardbirds avaient les moyens, et le single est à double face A, avec au dos un deuxième chef d'oeuvre, "Evil hearted you" de Graham Gouldman, dans la pure lignée de "Heart full of soul" ou "For your love", remarquablement tourné, équipé des effets habituels, une chanson parfaite abondamment reprise par les garage bands américains de l'époque. Le EP français publié au début de 1966 est complété par deux titres enregistrés au cours de leur première tournée américaine à l'automne 1965, les reprises de "I'm a man" de Doc Pomus et Mort Shuman et "I'm not talking" de Mose Alison, histoire d'assurer le service après-vente blues. |
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