The final tour

The Shadows

par Francois Branchon le 04/08/2005

Note: 4.0    

L'Angleterre de 1960 succombait aux sucreries des Shadows, trio instrumental dont le job était d'accompagner la gloire nationale Cliff Richard, officiel clone anglais d'Elvis, charisme, déhanchement et voix en moins. Un des faits d'armes du guitariste soliste Hank Marvin fut d'importer la Stratocaster au pays, guitare sur laquelle, le vibrato rivé à la main droite, il pondit un style "à l'économie" au son limpide qui rendait les morceaux immédiatement indentifiables et séduisants. Avec des sons staccato piqués aux groupes de surf californiens (Challengers, Ventures), les Shadows envahissent les charts européens avec "Apache", instrumental plus tard abonné aux interludes et copié dans tous les pays (la France d'Eddie Barclay leur mettra dans les pattes le "Stalactite" des suisses Les Aiglons), un haut d'affiche qu'ils quitteront promptement le jour où une bande des quatre venue de Liverpool imposera son rock couillu et les relèguera loin des projecteurs. Ensuite, au gré de séparations-reformations, et commes les autres gloires populaires déchues (Moody Blues), les Shadows connaîtront la vie des vieilles stars à brushings. Une vie excitante que cette tournée nommée "The final tour" est censée couronner.

Sourires benêts, "chorégraphie" au ralenti, devant un public de ménagères soixantenaires endimanchées et béates qui ont cassé le cochon-tirelire pour LE concert, les Shadows déroulent une litanie monotone, les morceaux chantés (période 70's) sont insipides, mais tout le monde est là pour ces instrumentaux des sixties, qui ramènent une petite nostalgie qui fait passagèrement mouche. Accessoirement, regarder Hank Marvin révèle une des influences évidentes de Mark Knopfler (qui n'en manquait déjà pas), une prestation qui pourra donc satisfaire les amateurs de ces jeux de guitares qui brillent en surface.