| | | par Christian Tranchier le 22/01/2001
| Morceaux qui Tuent
Dripping on your maths
Milk chocolate
The entire universe
She cursed me
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| Ancien guitariste du groupe Minty, Dan Black embarque avec lui dans son aventure intérieure le bassiste Matt Fisher et le batteur Trevor Sharpe. Sans conteste, The Servant est un projet philo-musicalo-personnel, un voyage initiatique dans un univers exubérant, luxuriant et complexe, où il est la tête pensante, le gourou investigateur, et les autres de simples figurants à ses ordres. Le leader, lors des interviews, avoue invariablement apprécier Notorious Big, Bob Dylan, Mirwais, Sinatra, Jay-Z, Miles Davis et At The Drive-in ! Un riche éclectisme, palpable dans ses compositions et dont il parvient miraculeusement à canaliser et mettre en équilibre les influences. Les chansons de "Mathematics" datent de deux ans, et The Servant profitent de leur signature chez Splinter (label des Sneaker Pimps), pour les sortir. Question turlupinante : comment ces perfides anglais réussissent-ils à créer des chansons pop aussi parfaites ? Dans un imbroglio de basses rythmiques aussi bien volées au hip-hop (les plus pesantes) qu'à la pop-dance (plus enlevées et frivoles), simili technoïde ou encore à la new wave (l'utilisation des machines sonne nostalgie eighties), les titres, beuglés par la voix geignarde du chanteur ("Typically so british") s'enchaînent et séduisent avec une déconcertante facilité, s'immiscent vicieusement dans le crâne, presque à notre insu. La démonstration se double d'un enthousiasme, d'une insolence et d'un brio à faire pâlir de jalousie bien des groupes ayant pignon sur rue en Angleterre. On est également soufflé par la maîtrise et la construction des chansons, l'impression d'écouter parfois deux morceaux en un. Ils cassent fréquemment les tempos, les modulent, les modifient pour mieux surprendre. C'est étourdissant et ébouriffant, "Dripping on your maths", tourbillonnant, "Milk chocolate", sautillant et irrésistible recyclage de new-wave, "The entire universe". Et comme ils savent tout faire (ou presque), ils ajoutent la séquence émotion, "Tangled in the headphone lead", "She cursed me". The Servant réconcilie les intellos pro/post-Radiohead et les amateurs de pure pop anglaise. Bel exploit.
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