| | | par Hugo Catherine le 28/05/2005
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| Irrémédiablement vintage, vingt-cinq d'âge oblige, le "Commercial album" des Residents est toujours si plein de chansonnettes bizarroïdes et technoïdes. Si le son peut être racleux, il est kitsch avant tout. En effet ce zapping incongru de quarante morceaux d'une minute, pas un souffle de plus, sait verser dans un simplisme musical certain. Les paroles sont volontiers à l'eau de rose, les mélodies sont lisses voire niaises, les rythmes sont bruts et binaires.
Tous les ingrédients sont donc là pour que cet enchaînement de mini-compositions sonne tout bonnement faux. Pourtant les petites histoires de ce groupe délicatement je-m'en-foutiste sont autant de ritournelles étonnamment accrocheuses. Le simplisme le plus mièvre est au service d'une clownerie réussie. Les hymnes déglingués et le mauvais goût tant mélodique que rythmique des Residents n'ont d'autres prétentions que d'apporter trois ou quatre brocs de plus à deux ou trois brics de moins* et nous ne nous ennuyons absolument jamais.
Leur sorte de bouncing kitsch est assurément une couillonnerie brinquebalante. Mais leurs zigouigouis minutés sont drôlement dérisoires. Leurs sons archi-désuets, leurs bouts de ficelle démodés sont tout à fait charmants, un brin malsains, une brindille cauchemardesques. Evitons de crier à la parodie hérétique ou à la post-modernité radicale. Il s'agit simplement d'un formatage musical de bas étages et de compositions-pieds de nez. Certes tout cela ne ressemble à rien. Mais la connerie des Residents est franche et honnête. Une bande-son parfaite pour une animation à la Bill Plympton. |
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