Hysterics

The Nightingales

par Jérôme Florio le 18/01/2006

Note: 7.0    

"Idiot strength", le premier single en 1980 des Nightingales brandissait haut et fort sa posture iconoclaste et ravageuse : l'album "Hysterics" paru en 1983 enfonce le clou.

Porté par l'effervescence punk, Robert Lloyd a d'abord formé The Prefects, et n'a pas son pareil (à part Mark E. Smith de The Fall...) pour enchaîner d'une voix pâteuse des vignettes grinçantes de l'Angleterre prolo, sur des rythmes trépanés. Une sorte de chronique du "moyen" ("The happy medium" et son banjo bêta), de la louse totale sociale ("Lower than ever") et sexuelle ("Bachelor land").

Il semble à peu près clair que personne ne sait vraiment jouer ici : basse et batterie tapent des rythmes aléatoires de leur côté, les riffs de guitare sont élagués au hachoir, et pourtant tout tient debout on ne sait comment - un esprit déstructuré plus "arty" qu'il n'y paraît. Ce côté bancal et rêche peut énerver sur la durée, quand on se croirait sur un radeau de la Méduse barré par des piliers de comptoir ("Nothing but trouble" par exemple). Mais il y a des moments où The Nightingales donnent envie de danser bête et bourré à l'alcool cheap : "The bending end", "The crunch (version 2)"), ou "Insurance" qui sonne comme un Joy Division au QI diminué de moitié.