The Decca years 1965-68

The Majority

par Francois Branchon le 13/04/2010

Note: 5.5    
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The Majority : archétype de ces innombrables groupes anglais nés au début des années soixante, qui se sont cherchés une identité et un public, mais n'ont trouvé ni l'une ni l'autre.

Nés à Hull en 1963, The Mustangs émigrent à Londres en 1965 et, grâce à Malcolm Thompson - un manager débutant mais efficace, qui vivait dans un taudis mais visitait les maisons de disques en costard Saville Row -, deviennent The Majority et signent chez Decca. Peu encline aux risques, la vieille maison de disques leur impose des musiciens de studio pour les sessions (allez parler de ce genre d'humiliation à Ringo Starr ou Mick Avory, le batteur des Kinks...).
Le premier single "Pretty little girl" qui parait en 1965 (avec le stakhanovisteJimmy Page aux guitares) est un flop. Voulant conjurer l'échec, The Majority va alors tout essayer : le pur surf californien, les harmonies vocales complexes à la Beach Boys ou - complet opposé - un dandysme à la Kinks en reprenant Ray Davies (notamment un "A little bit of sunlight" jamais enregistré par eux)... Mais, sans la grâce des uns ni le style "so british" des autres, mais surtout sans LE morceau identitaire qui tue et dépasse le groupe (un "Satisfaction", un "Gloria" ou un "My generation"), The Majority ne changera jamais de statut et restera jouer en deuxième division. En 1969, lassés de l'Angleterre, ils émigrent en France, devenant au passage de la Manche The Majority One.

Aujourd'hui, il reste à écouter un groupe sympathique, qui mit beaucoup d'énergie à créer une musique soignée, mais que la production, empruntant trop à droite à gauche, rend superficielle et sans réelle identitéet où les vocaux Beach Boysiens finissent pas sonner hors-sujet.