Morceaux qui Tuent The last of the melting snow Save it for someone who cares A short weekend The sleeper
On n'est plus vraiment étonné de tous ces groupes (rapidement) étiquetés "folk" à la formation étoffée, qui marient harmonies vocales avec force flûtes, violons, glockenspiel et melodica. L'ukulélé est même devenu une sorte de cliché du genre... Par contre, on ne se lasse toujours pas d'entendre des bonnes chansons, composées et arrangées avec soin : il y en a un bon paquet sur ce premier Cd bien rempli de Leisure Society.
Au premier abord, on ne jurerait pas que le groupe vient de Brighton. The Leisure Society est centré autour du duo Christian Silver et Nick Hemming, plus une bande de collaborateurs réguliers : ces Anglais font mieux que rivaliser avec bien des groupes américains du même tonneau (Bowerbirds par exemple). Moins sentencieux dans le revival seventies que les Fleet Foxes, The Leisure Society trouve son identité grâce à un sens de la mélodie pop héritée des Beatles. L'esprit de "Blackbird" plane sur le picking folk de "A short weekend". Partout les guitares acoustiques assurent la trame des compositions, et les arrangements de cordes égayent, aèrent, soulignent : l'influence de Sufjan Stevens est manifestement passée par-là, pour le meilleur. Un même ravissement saisit à l'écoute de "The last of the melting snow", le premier single du groupe. Les voix, toujours doucement en accord, redoublent le picking de "The sleeper", une autre jolie réussite.
The Leisure Society fête cette ressortie de son premier disque ("The sleeper" a déjà paru en 2008) sur un nouveau label (Full Time Hobby) avec l'ajout d'un EP 8 titres, "A product of the ego drain". Ce EP s'avère d'un côté indispensable, notamment pour la nouvelle version de "Save it for someone who cares" : une joyeuse cavalcade mélodique qui commence par une courte accroche rythmique à la Ronettes, suivie par de pimpantes cordes, ce qui nous donne la chanson idéale pour une période de Noël festive. Toutefois, l'effet de trop-plein se fait sentir ensuite sur des titres qui lorgnent trop vers l'Amérique ordinaire ("Pancake day" par exemple). On éliminera donc quelques chansons superflues sur "A product of the ego drain" pour se concentrer sur "The sleeper", un beau premier disque.