| | | par Martin Dekeyser le 22/08/2001
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| Compositeur attitré du réalisateur Darren Aronofsky, Clint Mansell s'attaque pour "Requiem for a dream" au registre de la musique contemporaine répétitive (Philip Glass n'est pas très loin). Pour "Pi", bande originale fortement électronique aux relents drum'n'bass, il avait préféré l'utilisation du beat acéré et rapide jungle pour illustrer le caractère mathématique et paranoïaque du film.
Sans abandonner l'utilisation des machines, Clint Mansell fait appel ici au Kronos Quartet pour interpréter la plupart de ses compositions. Ce quatuor à cordes californien s'est notamment illustré aux côtés de John Zorn ou de Philip Glass. Il en résulte une musique calme et lancinante, fortement introspective. Il se dégage alors une atmosphère tout aussi paranoïaque que dans "Pi". Néanmoins, il s'agit plus ici d'une mélodie de passage par opposition à la fixité du temps métronomique imposée par le beat.
"Pi" était un film carré. "Requiem for a dream" dévoile ses rondeurs. Le film s'attache à montrer l'évolution de la relation de toxicomanes avec leur prise d'héroïne. L'extase des débuts fait place à une longue descente aux enfers mais le film se conclut par un renouveau, même si fortement pessimiste. Le thème principal ("Lux aeterna") prend donc le rôle de relais à travers un parcours dont le caractère obsessionnel est illustré par le côté répétitif de la musique. Darren Aronofsky nous a admirablement donné à voir la relation aux psychotropes. Clint Mansell nous en exprime sa musicalité. |
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