| | | par Francois Branchon le 09/07/2006
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| L'easy listening, mode microcosmique de bistrots français (parisiens) en mal d'atmosphère (prononcez lounge), a toujours existé en Angleterre et aux États-Unis (nommé simplement "pop"), particulièrement pendant les sixties, et des musiciens arrangeurs talentueux l'ont souvent servi, parfois avec succès, à l'instar de Johnny Mann. A la tête d'un orchestre conséquent et de batteries de churs féminins ou masculins, il s'est attaqué, en pleine période d'explosion du rock, aux reprises les plus emblématiques, des Beatles ("She loves you", "A taste of honey", "She loves you", "Do you want to know a secret"...) à James Bond ("Goldfinger"), de Simon & Garfunkel ("Mrs Robinson") aux Mamas & Papas ("Monday, monday), de Nancy Sinatra ("Something stupid") aux Yardbirds ("Heart full of soul"), piochant même le répertoire d'artistes plus confidentiels mais précieux, ainsi Jimmy Webb dont est repris "Up up and away".
Tous ces morceaux constituaient la trame sonore d'un show télévisé hebdomadaire (sponsorisé par Chevrolet !) que Johnny Mann et sa troupe présentaient en sweater à col en V, une option voulue de défense de l'american way of life, lisse et propre, que les publicitaires adoraient : la musique de Mann apportait en douceur du temps de cerveau disponible aux annonceurs de pub pour céréales et gel douche, quand, à la même époque sur la Côte Ouest, Timothy Leary apprenait à la jeunesse californienne à décoller ("Turn on, tune in and drop out")...
Idéologiquement puante, la musique de Mann peut aujourd'hui se réduire à son écoute strictement "artistique", et à ce niveau, elle est bien foutue. |
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