| | | par Francois Branchon le 30/12/2001
| | |
| Ne pas s'attarder sur le look - costards pattes déléphant en satin blanc à franges, cols pelle à tarte et torses velus qui feraient passer Demis Roussos pour une vestale prépubère - mais plutôt faire l'effort d'écouter. Car, impossible, en entendant ces frangins sur la route depuis le début des années soixante ("Shout" c'est eux, "Shakin' with Linda" aussi) de ne pas s'esbaudir sur la voix de Ronald 'Ronnie' Isley, 'gospel tenor' puissant, capable de toutes les cabrioles et surtout si facile (remarquer au passage les tics vocaux, les petits cris, pillés par Michael Jackson). Ses quatre frères (O'Kelly, Rudolph, Ernie et Marvin) et le guitariste Chris Jasper (fan d'Hendrix ?) forment en arrière plan un backing band d'enfer, parfait faire-valoir de la voix, mais aussi redoutable machine à pulser ! Les Isley Bros des années soixante-dix ont viré (comme les Temptations) au funk carré et souple sur parquet savonné, glissant sans retenue vers le psychédélisme le plus débridé, aux solos de guitares explosés ("The heat is on"). Un album à la production millimétrique, décliné en deux parties : puissant et énergique dans la première ("Fight the power", carré et réglé comme une montre, le sommet déjà cité "The heat is on", le très rock "Hope you feel better love"), glamour et fondant dans la deuxième, le groupe se fait parfait shaker à chantilly, avec une crème de voix au son si caressant qu'il tirerait des larmes d'amour à Christine Boutin. |
|
|