Your new favorite band

The Hives

par Vincent Théval le 27/03/2002

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Hate to say I told you so


A l'école primaire, avec les copains, on crachait par terre. Une fois, en 4ème, j'ai porté un jean déchiré. Aujourd'hui encore, je ne cède pas toujours ma place aux vieux dans le métro. Je suis né en 1977, je suis punk, j'écoute The Hives. Soit cinq suédois en activité depuis 1997, deux albums à leur actif. Coïncidence extraordinaire, le premier d'entre eux se nommait "Barely legal", qui est aussi le nom d'une chanson des jeunes new-yorkais The Strokes. Le rock et le roll sont de retour, The Hives veulent leur part du gâteau. A l'heure où leur deuxième album, "Veni vedi vicious" est enfin distribué en France, on peut trouver en import anglais cette compilation malicieusement intitulée "Your new favorite band". Ce disque, je l'ai acheté sur la foi de sa pochette : cinq silhouettes noires noyées sous des motifs psychédéliques rouges, en haut à gauche cette inscription : "Poptones proudly presents THE HIVES". Rock'n roll. Comme au bon vieux temps. Et de fait, le compteur du groupe s'est manifestement bloqué sur une période reculée, The Hives convoquant une foultitude de références bruitistes estampillées punk et new wave. Les énumérer serait fastidieux et ne rendrait nullement justice à cette incroyable énergie qui guide les morceaux courts et hargneux de ces suédois énervés. Ça braille, ça éructe, ça bondit dans tous les sens, sur une batterie syncopée, des guitares incisives au son merveilleusement précis, parfois acéré, parfois plombé. Quand nos amis ont fini de faire du boucan, ils écrivent aussi des chansons, rarement très originales mais souvent convaincantes. C'est sur une chanson miraculeuse que l'on comprend le potentiel du groupe. "Hate to say I told you so" est une tuerie, un monstre d'efficacité, armée d'une rythmique élastique, de deux guitares proprement ahurissantes. Soutenues par une basse énorme, elles assènent un riff imparable, offrant peu de prise à une quelconque forme de résistance. Le reste du disque ne semble avoir qu'un but : tuer le Garfunkel qui sommeille en vous.