Ces Guru Guru-là sont belges, originaires de Hasselt, et composés du chanteur Tom Adriaenssens, des guitaristes Emiel Van Den Abbeele et Jan Viggria, du batteur Siemon Theys et du bassiste Moreno Claes.
Si ce deuxième album, "Point fingers", est
bien estampillé 2020, son âme se ballade en 1991, à l’époque des "Nevermind" (Nirvana), "Blood sugar sex magik" (Red Hot Chili Peppers) ou "Screamadelica" (Primal Scream). Adepte d’expériences noisy et d’hymnes
punk hurlés, The Guru Guru se présente lui-même comme un groupe de bordeline
rock, une musique mélangeant guitares saturées, rythmique funky, sonorités
bruitistes et mélodies entêtantes.
Cette ardeur
juvénile est exacerbée, au risque de sonner parfois indigeste, d’autant plus
que la voix du chanteur est assez irritante ; The Guru Guru n’est jamais
loin de sombrer dans la caricature d’un rock hardcore simpliste, où
toute subtilité est abandonnée au profit d'une rage explosive. Pourtant, certains morceaux sont d’une
efficacité redoutable : "Mache" est un brûlot parfait comme ouverture, rapidement
suivi d'un "Ex Alexander" tout aussi convaincant en intensité. Et puis, quand il
commence à se faire éreintant, "Point fingers" poursuit avec des chansons plus
calmes, voire acoustiques dans le cas du curieux "And i’m singing aren’t i".
A l’écoute de "Know no" ou "Origamiwise", la comparaison avec Nirvana saute aux yeux. Tout comme le
groupe de Seattle, la formation belge affectionne le mariage des contraires et
n’hésite pas à ensevelir la plus douce des mélodies sous un déluge de guitares
nihilistes. Rajoutons à cela une dose d'humour bien barrée (très présente dans les clips) et on tient là un groupe proposant, sans aucune prétention, une sacrée dose d'optimisme et de passion, qui perdrait à coup sûr d'être canalisée.