En 1967 l'heure est encore aux groupes
montés de toutes pièces par des producteurs fascinés par le succès
des Monkees. George Alexander (auteur-compositeur) et Terry Melcher
(producteur) se fabriquent donc un jouet, The Grapefruit. Grâce à
leurs relations, ils les signent en édition chez Apple Music, Paulo
McCartney aidera même à la promotion, et chance : l'échafaudage
fonctionne ! Une pop baroque et charmante, presque inattendue
fleurit, et un morceau se détache, "Dear Delilah", petit
tube en 1967. Ce ne seront pas des tensions mais une Beatlemania
encore trop présente et une image de groupes de marionnettes
manipulées par Apple qui auront leur peau. Un deuxième album
sans intérêt sur lequel ils n'auront aucune prise verra le jour, et
The Grapefruit se séparera, mais pas pour le pire : John Perry, le
guitariste, aura enfin les mains libres pour écrire ses propres
chansons qu'il enregistrera avec son propre groupe, les Only Ones.
Une réédition très soignée par RPM du premier album, avec inédtis et livret conséquent. Un groupe à découvrir, à condition d'oublier les fringues jaune canari...