Lorsque le trio
power rock Iron Prophet se sépare. Rick Sharpe (chant et guitare),
Clive Shepherd (chant, basse) et Dick Hawkes (batterie) s'adjoignent
l'ex-Fleur de Lys Graham Maitland (chant, claviers, Mellotron, Moog)
pour former Five Day Rain.
Le tout jeune groupe
entre immédiatement aux Studios IBC de Londres en juin 1970 pour
enregistrer un album de démos. Le studio, enthousiaste, propose même
d'en faire deux. Mais rien ne trouvera
preneur auprès des labels, dans cette Angleterre de 1970 où des
centaines groupes
talentueux se
battent pour une existence médiatique, et où la barre pour
décrocher le graal (un album promotionné et des tournées à la
clé) est fixée à l'évidence très haute. Autant dire que ces
deux démos (une trentaine de titres en tout) sont devenues objet de
collection, Fleur de Lys ayant un petit statut culte dans la sphère
psychédélique anglaise.
Aujourd'hui
réédités, les démos sont soigneusement remastérisées et joliment proposées par Grapefruit dans un petit coffret de deux Cd (avec un livret riche de 24 pages).
Five Day Rain,
adepte du phasing à tous les étages (on ne se refait pas) tient
parfaitement la route, techniquement d'abord, mais aussi sur ses
compositions : reprise dominée par l'orgue et la basse de "Too
much of nothing’ de Dylan, un très Spooky Tooth "Leave it at
that" (beau solo de guitare de Sharpe) bien enlevé, un
chargé en Mellotron et très Moody Blues "Good year", un bluesy "Reason why" avec ses vocaux distordus à la
cabine Leslie, la bonne guitare de "Fallout", et on
pourrait en citer d'autres, qui se tiennent agréablement bien :
"Marie’s a woman", "Don’t be misled", "Sea
song", "Floating" (accents de "Suzie Q"),
"Miss Elizabeth" (réminiscences de "Parchman farm").
Une mention spéciale
à la pièce de résistance : "Rough cut
marmalade", son Mellotron, son orgue, ses riffs de guitare, ses onze minutes !
Parmi les bonus,
plusieurs titres réenregistrés et augmentés en 1977 et 78, puis en
2005 par Rick Sharpe
: "Reason why",
"Fall out", "Antonia", "Wanna make love to
you", "So don't worry" et "The boy", sans
que cela apporte de réel plus.
FIVE DAY RAIN Leave it at that (Audio seul 1970)
FIVE DAY RAIN Rough cut marmelade (Audio seul 1970)