| | | par Christian Tranchier le 22/04/2001
| Morceaux qui Tuent Love what you do
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| Un titre d'album plutôt clair, un nouveau label, un producteur enfin digne de ce nom (et pas n'importe qui, Nigel Godrich : Radiohead, Beck, Travis) et une nouvelle direction musicale ? Une réponse plus nuancée s'impose. Certes, Neil Hannon ne se prend plus pour Frank Sinatra, Cole Porter ou Noel Coward et ne ressert plus ses sucreries pop-symphoniques extravagantes et surgonflées. On respire. Au revoir l'attitude de dandy aux airs fort affectés, au revoir l'ironie sous-jacente et si britannique, au revoir la frivolité et la superficialité méticuleusement étudiées, l'auto-parodie du dernier album. Au revoir mais pas adieu car ici et là pointent de mauvaises petites habitudes : une certaine grandiloquence et ces putains de violons !! Qu'il est difficile de se contenir et de ne pas céder à la facilité ! Allégées des fioritures parasites, simplifiées, purifiées, les compositions du groupe (car oui, c'est un groupe et non pas un seul homme) deviennent touchantes plus directement et de façon plus sincère. Neil effleure ainsi l'essence de son oeuvre artistique et délivre délicatement son spleen si caractéristique, sans doute dû à son timbre atypique. Si, en fait, le terme "Regeneration" est ici quelque peu usurpé et exagéré, Divine Comedy rompt tout de même avec une certaine routine confortable et rassurante installée depuis "Casanova" (1996) : il évolue dans la continuité et leur nouvelle sobriété ne manquera pas de séduire les non-initiés et de combler les autres. Quel fin stratège, ce Neil. Dommage que la pochette de toute beauté, superposition mobile de calques du meilleur effet, effort méritoire de rendre attractif ce vilain objet pensé par des commerciaux qu'est le boîtier Cd, n'ait pas orné l'album du commerce mais ait été réservée aux échantillons promo. |
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