| | | par Emmanuel Durocher le 11/01/2008
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| Les Dead 60s avaient surpris il y a deux ans en créant un petit buzz autour de leur reggea-ska-punk très largement inspiré des Clash et des autres grandes figures de l'époque (Slits, Specials
). Sans être novateur, leur album éponyme était tout simplement bien foutu et convaincant.
Avec "Time to take sides", les Anglais ont mis pas mal d'eau dans leur dub et un peu de valium dans leur punk : le premier morceau "Bolt of steel" flirte avec un certain racolage pour se fondre et se faire sa place dans la mouvance binaire actuelle, alors que des titres comme "Last train home", "Don't walk away", "Desert sun" ou "Dulltowns" se hasardent à un rock plus cérébral sans passer à travers les clichés si bien évités par Sonic Youth, Pavement ou Television. La seule trace de l'héritage jamaïcain se retrouve dans les rythmes pas très inspirés de "The beat generation", on est loin de Kerouac ou de l'excellent titre (quasi) homonyme de The The en 1989. A côté de ces coquilles un peu vides, on peut cependant se réjouir de morceaux comme "Liar" qui revisite le "White riot" des Clash (toujours eux) sans même s'en cacher ou "Start a war" hymne punk digne de la bande à Strummer (encore eux) qui allie sens mélodique, efficacité ou spontanéité.
Les Dead 60s se trouvent dans un étrange paradoxe : en cherchant à devenir plus personnels dans leurs compositions, ils perdent une partie de leur âme et se débattent dans un consensus musical inintéressant alors que les copies des aînés, loin d'être fades, dégagent une énergie parfois redoutable. |
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