| | | par Francois Branchon le 31/05/2004
| Morceaux qui Tuent Time has come today
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| Les Chambers Brothers sont des architectes pionniers, constructeurs de ces ponts lancés entre les genres à la fin des sixties, quand les musiciens noirs de soul branchent leurs guitares sur les pédales d'effet psychédéliques des blancs pop.
Groupe mixte (quatre noirs, un blanc), les frères Chambers pouvaient aussi bien séduire les amateurs de doo-wop et de soul (parfaite reprise de "People get ready" de Curtis Mayfield et de "In the midnight hour" de Wilson Pickett), que les accros au funk de Sly Stone. Mais, pour les blancs shootés aux distorsions, ils ont laissé une trace indélébile, un morceau inscrit au parangon de la pop de 1967 et partie prenante de la déferlante 68 : "Time has come today". Un de ces morceaux basiquement rock qui faisait d'abord saliver par sa durée ("Oh putain, 11 minutes !!"), qui tenait par ses gimmicks - les effets sur la batterie - sa pulsion toute cardiaque et un clou : sa partie centrale, bourrée d'effets en tous genres, orgie ouvertement psychédélique où Pierre Henry copule avec Steppenwolf. "Time has come today", incontournable des soirées défonce avait l'évidence des choses simples sans être simpliste ("In a gadda da vida" de Iron Butterfly la même année). Mais, phénomène classique, identifiés à une chanson au succès beaucoup trop gros pour être renouvelé, les Chambers Brothers sont vite tombés dans l'oubli. |
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