Le précédent album du Richard Clayderman Holocauste ("My bloody underground", 2008) sentait déjà le foutage de gueule. "Who killed Sgt. Pepper" entérine la descente dans l'insignifiance du "génie borderline" Anton Newcombe (tel que dépeint dans le documentaire "Dig!", 2005).
On écoute ce disque avec un rare mélange d'attraction et de répulsion. Visiblement en rage contre les Beatles – en tant que symboles d'une idée de la pop gentillette qu'il voudrait subvertir ? -, Alfred Anton Newcombe Fjordson (une petite fixette sur l'Islande) nous la rejoue postmoderne antipathique (les Rolling Stones ont fait mieux avec "Let it bleed", il y a longtemps...). "Who killed Sgt. Pepper" est une nouvelle plongée dans son cerveau complètement rétamé, où surnage une sacrée dose d'auto-complaisance.
"Who killed Sgt. Pepper", c'est l'auberge espagnole. On y trouve un "Tempo 116.7" que FatBoy Slim pourrait torcher en cinq minutes dans un mauvais jour ; des brouillons noisy ("Tunger hnifur" - à vos souhaits !) ; du piratage de Joy Division ("This is the one thing we did not want to happen") ; du chant en islandais, en ? (la baloche bizarre "Dekta ! Dekta ! Dekta") ; des refrains ânonnés ("Let's go fucking mental") ad libitum et un capharnaüm de guitares qui créent un psychédélisme avachi, complètement schlass. Si il y a du talent là-dedans, cela tient davantage d'une performance de designer sonore...
Selon Anton Newcombe, "la révolution a déjà commencé". On ne sait pas trop en quoi elle consiste, mais ce nouveau disque du Roger Gicquel Suicide pourrait bien atteindre son but par d'autres moyens : diviser pour mieux régner. Personnellement, "count me out " !
BRIAN JONESTOWN MASSACRE This is the first of your last warnings (Clip 2010)