| | | par Jérôme Florio le 19/07/2007
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| "The bird and the bee", ou "Le loup et l'agneau" version Greg Kurstin et Inara George. Les tentatives de perversion de la pop ne datent pas d'aujourd'hui difficile de surpasser le tandem Lee Hazlewood/Nancy Sinatra de "Some velvet morning" : mais sur un mode mineur et estival, les deux américains réussissent tout de même un joli coup.
Le mérite en revient pour beaucoup au filet de voix de Inara George (auteure d'un "All rise" avec son joli single "Fools work" en 2005, et par ailleurs fille d'un membre de Little Feat, le groupe qui a servi de backing-band à John Cale sur "Paris 1919"). Greg Kurstin est dans le circuit depuis un peu plus longtemps : il a connu un petit succès indie par ici il y a une dizaine d'années avec son groupe Geggy Tah, et a depuis travaillé avec de nombreux artistes (des All Saints aux Flaming Lips
). Ce multi-instrumentiste a étudié le jazz et la musique brésilienne, et cela s'entend même s'il utilise des sonorités synthétiques habituellement réservées aux productions cheap et commerciales. Mais elles sont ici arrangées avec grand soin, dans un esprit orienté variété bossa l'ajout de cuivres rappelle de loin Weekend, le groupe d'Alison Staton, et par-là même Astrud Gilberto. Des sonorités sur "Birds and the bees" semblent empruntées à "Pet sounds" des Beach Boys (les tambourins, plus loin les claviers
), référence absolue en matière de pop animalière. On ne sait pas si "My fair lady" fait directement référence à la comédie musicale avec Audrey Hepburn, mais le vaporeux final "Spark" flotte en direction de "Moonriver", la chanson de Henri Mancini qu'elle interprète dans "Breakfast at Tiffany's".
Kurstin et George misent beaucoup sur l'effet "bonbon au poivre" : une musique de coktail pop avec des paroles acides, portées par une voix mélodieuse ("Again & again", "F*cking boyfriend"). "The bird and the bee" n'évite pas les creux ("I hate camera", "Because") et on n'est pas sûr que ce breuvage soit de garde, mais enfin c'est mille fois plus buvable que Pink Martini et son goût rafraîchira pendant plusieurs écoutes.
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