| | | par Emmanuel Durocher le 22/10/2006
| Morceaux qui Tuent Maniac blues Change the world Lost disciples
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| A chaque fois que les Bellrays reviennent sur le devant de la scène, on peut se demander combien de temps ils pourront tenir ; depuis presque quinze ans et six albums, le groupe californien mélange la soul ravageuse des sixties, le rock furieux et musclé assaisonné de l'urgence du punk. Cette formule, qui allie la voix puissante et chaleureuse de Lisa Kekaula à l'électricité animale des instruments, ne cesse de convertir un nombre de plus en plus grand d'adeptes en particulier depuis "Meet the Bellrays" en 2002, "The red, white & black" en 2003 et des concerts ahurissants. Ce concept, aussi séduisant soit-il, peut-il tenir sur la longueur et faut-il avoir un peu de foi dans ce nouvel album comme le demande son titre?
On prend les mêmes et on recommence, Tina Turner s'invite chez les Stooges, les Ramones ou le MC5 ("Chainsong", "Pay the cobra", "Snotgun", "Maniac Blues") voire Motörhead comme on peut l'entendre sur la paire métallique "Change the world" et "Detroit breakdown" mais à l'opposé les Américains ont un peu calmé le jeu sur d'autres titres en y glissant beaucoup plus de soul, qu'elle soit Motown sur "Tell the lies", synthétique sur "Have a little faith", cuivrée sur "Third time's the charm" ou même jazzy sur le très beau "Lost disciples" dans lequel la voix de la chanteuse se rapproche de celle de Shirley Bassey. En mettant un peu d'eau dans leur vin, les Bellrays y rajoutent également des "Cornichons" et rendent hommage au plus célèbre et génial résidant de Montcuq avec une version francophile mais pas vraiment francophone (l'accent de Lisa Kekaula est charmant mais assez terrible) de la chanson de Nino Ferrer.
On peut donc à la fois garder la foi et avoir les foies, les quatorze titres sont habités, bruyants, convaincants dans leur ensemble (on passera sur le décevant "Everyday i think of you" et le patchwork un peu inutile de "Beginning from the end") et maîtrisés, peut-être un peu trop parfois car le mariage de la fièvre et de la sueur apparaît un tantinet trop propre et mériterait quelques taches de cambouis supplémentaires. |
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