| | | par Martin Simon le 24/07/2004
| Morceaux qui Tuent Right here right now Time to build Ch-check it out
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| Ils sont enfin de retour ! Depuis le tournant majeur pris avec "Hello nasty" il y a six ans, les new-yorkais n'avaient en effet rien sorti, ébranlés sans doute entre-temps par la faillite de leur label Grand Royal. Il était déjà difficile de s'ennuyer avec la discographie des Beastie Boys : mais un nouvel album du trio, c'est toujours un petit événement. Et quand ils décident de revenir aux racines façon "Check your head", pour le coup, les oreilles s'empressent.
"To the 5 boroughs" marque en effet un retour à l'ancienne recette, égarée avec l'étonnant "Hello nasty". Celle d'un hip-hop brut, vibrant, pris à la base. Dans l'ensemble, la structure est très épurée (basse-batterie-voix-et quelques samples), mais incroyablement péchue. Ainsi avec "Ch-check it out" par exemple, morceau qui ouvre le disque, on est directement replongés dans l'ambiance funky des premières productions. "3 the hard way", quant à lui, se distingue avec peine d'un "Paul's boutique" (sorti en 1989 !), si ce n'est par ses accents électro avant-gardistes. Toujours plus old school, ils vont, avec "Triple trouble", jusqu'à revisiter le sample de "Rapper's delight" de Sugarhill Gang, lui-même déjà emprunté à Chic. De quoi rendre nostalgiques les amateurs de la génération H.I.P. H.O.P.... Un peu comme un vieux meuble refait à neuf, "To the 5 boroughs" porte bel et bien la marque de fabrique des Beastie Boys. Pas de doute, ce sont eux, les vrais, ceux qui ont sillonné les platines pendant près de deux décennies et qu'on retrouve avec enthousiasme, entre scratchs imparables, rythmes eclectros et samples groovy. Seuls quelques titres (d'ailleurs tout aussi brillants), échappent à ce bon vieux hip-hop ("Right here right now", "An open letter to NYC", "The brouhaha" notamment), et font davantage écho au dernier album.
A l'approche de la quarantaine, les Beastie Boys redoublent donc d'énergie, et il est toujours aussi agréable de se laisser porter par le flow affûté des compères (Mide D en ligne de mire, dont le timbre n'a pas pris une ride !), redoutable pour faire le ménage... Une énergie d'ailleurs mise à profit pour manifester leur anti-conformisme : non, les Beastie Boys ne se sont pas rangés, parlent de leur pays, de leur ville ("An open letter to NYC", qui rappelle les événements du 11 septembre), et de la politique en place... Avec une certaine incision, mais aussi dérision et humour, comme ils ont toujours su faire.
On les attendait au tournant, les mc's au style unique empruntent aujourd'hui un itinéraire à rebrousse-poil. Et c'est tant mieux, car un "Intergalaxy bis" aurait sans doute eu moins d'intérêt. |
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