| | | par David Lopez le 01/06/2000
| Morceaux qui Tuent Fucking and songs I lost a friend
| |
| Amor Belhom duo sur scène, c'est deux garçons face à face qui semblent jouer chacun pour soi, tout en préservant une cohésion d'ensemble. Ainsi, tandis que Naïm Amor se bat comme il peut avec ses guitares, violon, lapsteel, micro et autre rack d'effets, précaire équilibre qui menace de céder à chaque instant (tout seul pour tout ce boulot, on ne peut pas lui en vouloir), Thomas Belhom fait son show sur une batterie agrémentée d'accessoires divers (éléments de gazinière, xylophone pour enfant etc.) avec cette façon toute particulière et spectaculaire de s'approprier l'instrument, ce brio modeste et ce feeling énorme qui soutiennent miraculeusement la machine. Le tout fonctionne très bien et se suffit d'habitude largement à lui-même mais là, le duo a souhaité, pour cette session unique dans leur fief de Tucson, inviter quelques amis du cru, sensés adoucir le ton résolument sec de la formation de base : alors que le contrebassiste Sean Rogers semble réduit à faire joli, les compères de Giant Sand et Calexico, Howe Gelb et Joey Burns, en visite de courtoisie, nous gratifient d'un piano et d'un violoncelle trop discrets, toujours en arrière-plan. Quant à Valérie Leulliot d'Autour de Lucie, frenchie gracieusement conviée, elle appose ici et là son timbre un peu neutre qui mêlé à l'ensemble nous rappelle de très loin Françoiz Breut, la classe en moins. Las, le son non plus n'est pas vraiment à la fête : les voix ne sont pas mises en valeur (alors qu'elles en auraient quelquefois bien besoin), pas plus que l'atmosphère générale qui mériterait plus de souplesse et de nonchalance. Au lieu de ça, le tout reste très impersonnel et sonne bien amateur. Difficile de dire du mal de ces gens hautement respectables et de leur style authentique, mais ils n'avaient pas vraiment besoin de ce live pour gagner du galon. Un concert d'Amor Belhom Duo, c'est très bien quand on est dans la salle, moins devant sa chaîne hi-fi. |
|
|