| | | par Francois Branchon le 31/03/2016
| | |
| Remarqué pour des concerts capables de s'enflammer, Sylvain Rifflet est ici d'une toute autre humeur. Il
nous présente de façon quasi immuable ses morceaux "de loin", comme
autant de territoires mystérieux, qu'on approche du ciel, survole,
scrute. Il nous laisse deviner une atmosphère et entrevoir une couleur, mais il n'est jamais question de s'y poser.
Et nous restons de l'autre
côté de la vitre du scaphandre, privés de l'envoûtement de la
découverte, du contact charnel et jouissif avec le nouveau.
Et au fil de l'écoute, ces terres vue du ciel,
à force d'être tenues à distance en deviennent toutes semblables, dans un défilé
assez répétitif (ce qui ne serait pas gênant en soi) mais surtout
cérébral, pour ne pas dire intellectuel, qui finit par peser son poids
de frustration à la fin de l'album.
Sylvain Rifflet ne cache pas
ses références ("Glassicism"), mais nous avons immanquablement pensé au
belge Wim Mertens des années 80 - la construction des morceaux, les
agencements d'instruments, la façon de les clore en suspension sans leur
trouver de véritable fin.
Astronaute au sein de son propre
univers - est-là une influence inconsciente de François Schuiten, dont
un des dessins orne la pochette (le mécanicien du temps de la cité Armilia, dans "Le guide des cités" - 1996) - Sylvain Rifflet produit un disque
cérébral, là où on attendait de la sensualité, de la spiritualité même,
de la vie tout simplement.
|
|
|