Songs in red and gray

Suzanne Vega

par Benoît De Baecque le 24/03/2002

Note: 4.0    
Morceaux qui Tuent
Penitent


Le dernier album de Suzanne Vega était très attendu. Trop peut-être : cinq ans. Après cinq albums et un divorce douloureux, dont "Songs in red and gray" est d'ailleurs l'exutoire (Vega y règle ses comptes avec son ancien mari et producteur Mitchell Froom), la chanteuse revient avec un album très léché, où l'on devine parfaitement son perfectionnisme. Malgré tout, l'ensemble est lourd, les mélodies ne décollent pas, l'orchestration est fade et entêtante (la guitare acoustique se marie vraiment à tout, comme le rouge et le gris !) la voix monocorde s'ennuie sur des textes très écrits où l'on sent effectivement, comme le souligne Wendy Chapman, l'influence minimaliste de Raymond Carver, et le rythme est sans surprise, sans recherche. Tout est banal à force d'être mélancolique. Rien ne reste à l'oreille, à part une impression nébuleuse de tristesse et de vague colère ("If I were a weapon / you said I'd be a gun (…) well if I am that weapon / I am pointing now at you"). Certes, les textes sont souvent magnifiques, "Something will shine through the body / if you give it a chance" ("Priscilla"), "So a woman leaves a man / and so a world turns on it's end" ("Maggie May"), mais la musique ne suit pas. Seul "Penitent" sort un peu du lot, avec sa rythmique plus racée, subtil mélange d'électronique et de guitare, mais on baille beaucoup en écoutant le reste. On lit souvent que Suzanne Vega a inspiré Tracy Chapman. Ah...