| | | par Hugo Catherine le 31/03/2005
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| Tout est ici fait pour apaiser, aplanir, reposer. La voix est discrètement soutenue par une orchestration calme. Parfois, des carillons apparaissent, comme dans un rêve, comme dans un songe, comme par miracle. Il ne fait aucun doute que Susanna Wallumrod nous raconte de belles histoires.
Pourtant, l'onirisme de la première piste ("Who am i") laisse parfois place à des saveurs plus pop, plus chansonnières. L'album y perd en lancinance mystérieuse pour y gagner en songwriting légèrement mièvre. En effet Susanna convainc plus lorsqu'elle se fait divaguante, troublante. Ses paroles simples, éventuellement simplistes, sont moins heureuses lorsque le Magical Orchestra de Morten Qvenild et Andreas Mjos est trop absent. Les morceaux les plus aboutis ménagent un espace sonore certain à l'électronica de l'orchestre qui relaye parfaitement la délicatesse de timbre de Susanna. Ainsi il est parfois frustrant d'entendre l'orchestration maintenue en retrait face à la voix de la chanteuse. A contrario un morceau comme "Sweet devil" témoigne d'une véritable osmose entre les brouillages électroniques et les vocalises.
L'enchaînement des compositions parvient à dégager tout à la fois une légèreté aérienne et une profondeur mystique. Pendant que les paroles paraissent parfois enfantines, les accords des claviers semblent de temps en temps s'inspirer de gospel, de musique ecclésiastique même. Ainsi "List of lights and buoys" balance entre chansons trop simplement mignonnes ("Jolene", "Believer") et créations enchantées ("Time", "Go").
La musique de l'album est toujours douce et caressante. Mais elle n'est jamais aussi attachante que lorsqu'elle semble se perdre dans des expérimentations vocales et électroniques aérées. Trop passagèrement imprenable, elle est à deux doigts de nous faire rêver. Si nous ne touchons pas encore les étoiles, nous nous échappons souvent, ailleurs, très loin ("Distance blues and theory"), voilà qui est déjà bien. |
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