Projet parallèle de Pascal Gabriel, Stubbleman est également un sacré pas de côté au regard de ses autres activités. Celui qui fut un des fondateurs du groupe punk belge The Razors, qui émigra en Angleterre à la fin des années soixante-dix pour y devenir ingénieur du son et producteur, partie prenante au fil des années de tubes de S’Express, Bomb the Bass ou Kylie
Minogue, mais aussi des plus passionnants Wire et Can, se propulse là dans un univers totalement décalé et éthéré.
Conçu comme les reflets sensoriels et spirituels d'un voyage d'une cote à l'autre des États-Unis, "Mountains and plains", avec ses couches de synthétiseurs (illustre ARP 2600), guitares, piano (instrument principal de Gabriel), glockenspiel... régénère la musique ambient au sens où Brian Eno l'avait conçue, se réduisant parfois à un minimalisme épuré à la Steve Reich ou Harold Budd ("Badlands train", "Moonstone beach", "Highway sixty something"). Totalement envoûtant, "Mountains and plains" ajoute en plus à ces références une dimension spirituelle méditative digne d'un Anouar Brahem. On rêver de l'écouter sur des morceaux très longs et évolutifs à la Terry Riley de la grande époque... Magnifique.