| | | par Francis Rateau le 06/11/2001
| Morceaux qui Tuent Texas flood Voodoo child
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| On ne dira jamais assez ce que la plupart des guitaristes actuels de blues rock doivent à Stevie Ray Vaughan ! Si l'on en doute encore il faut caler sur la platine ce double live des concerts de Montreux (Suisse) en 1982 et 1985. Alors peu connu au-delà de son Texas natal et un an avant sa glorieuse participation au "Let's dance" de David Bowie, Stevie Ray Vaughan fut convié en 1982 par le producteur Jerry Wexler à jouer au mythique festival de jazz de Montreux lors de la nuit du blues. Devant un public médusé et même parfois hostile (on entend sur chaque fin de morceau une partie du public le huer), le jeune guitariste virtuose va jouer comme si sa vie en dépendait. Il n'est rien de plus émouvant que d'entendre les cordes de sa Fender, tendues au point de rompre, son jeu rageur, "Texas flood" d'une finesse inouïe, ou bien sa voix vibrant, un "Pride and joy" aux limites de l'enfer, ou encore ce déferlant "Collins shuffle" en hommage à Albert Collins. On peut comprendre un public, principalement jazz, assez étonné d'une telle prestation, quelque peu nouvelle pour l'époque, surtout en Europe. Soutenu par la formidable section rythmique de Double Trouble, Chris Layton à la batterie et Tommy Shannon à la basse, Stevie Ray Vaughan retrouvera la scène de Montreux 3 ans après, en 1985, et ce second opus montre un guitariste au faît de sa gloire, sûr de lui, au jeu devenu fluide, aérien, hendrixien : le "Voodoo child" de 11mn est une bombe (Jimy, up from the skies, a dû sourire) et le "goin' home" une démonstration brillante et stylistique qui amena l'ovation du public. Sa voix est calme, presque posée, et le Double Trouble est calé au millimètre. La prestation est celle d'un conquérant qui va marquer toute une génération de guitaristes et le public le sent et l'acclame, 3 ans après les huées. Stevie Ray Vaughan se livre entièrement parce qu'il n'a finalement aucune autre issue, sa musique est toute sa vie. Ce double album témoignage n'apporte pas grand chose de plus à ce que l'on connaît du Texan mais lui rend un bien bel hommage. Pour tous les fans ou simplement pour ceux qui aiment le blues. |
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