| | | par Francois Branchon le 01/09/1998
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| Le disque le plus serein du mois, qui rappelle les pièces de piano méditatives de Gurdjieff et De Hartmann. A l'origine une idée de sa maison de disques : demander à des pianistes de jouer des thèmes de films. Stephan Oliva a choisi ses films préférés puis décidé d'interpréter lui-même. Il a tissé la toile d'un monde parallèle imaginaire, plein d'unité, tour à tour grave, apaisé, aérien ou presque enjoué. Le temps comme suspendu pour "L'état des choses" de l'ami allemand Wenders, le temps aussi avec "India song" et l'enivrante mélodie de Carlos d'Alessio, le climat onirique et étrange de "Rosemary's baby", le thème en spirale de "Vertigo", un parcours "à tâtons" du clavier pour évoquer la petite fille sourde et aveugle de "Miracle en Alabama", la gravité du "Mépris", le motif repris de la boite à musique de "Casanova", la vie évanouie à jamais de la valse du "Paradis perdu" d'Abel Gance... Tout au long de cet album, il montre de la retenue, respecte profondément les thèmes choisis, mais les enveloppe avec beaucoup de classe d'une palpable touche personnelle, aux frontières du jazz et du classique, comme l'aurait fait un Bill Evans. Evans dont il reprend d'ailleurs "Two lonely people", en guise de conclusion et de thème du "film imaginaire". Stephan Oliva rêvait depuis longtemps paraît-il de "voir" les mélodies et "d'entendre" les images"... Il y est ! |
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