| | | par Francois Branchon le 04/10/2001
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| Sortir un 'best of' peut parfois faire office de bilan, après de longues années, créatives et de remises en cause, petit exercice de célébration de carrière (cf le "Bestov" des Rita Mitsouko chroniqué dans ce numéro). Mais encore faut-il avoir une 'carrière' à son actif ! Sinon, l'exercice sert le plus souvent de pompe à fric, de pressage de l'acheteur-citron, auquel on fait généralement prendre des vessies (fonds de tiroir) pour les lanternes ('sublimes raretés')...
Stephan Eicher s'invente ainsi une carrière. Ce best of, pompeusement appelé "Stephan Eicher's favorites" (normal quand on parle de soi à la troisième personne), rend compte de quinze années de chansons interchangeables, chantées d'une voix traînarde derrière laquelle suinte à chaque instant la 'pose'. Il est doublé d'un deuxième volume (tant qu'à presser !), "Lost and found", référence métaphore aux morceaux oubliés sous les tapis de ses chambres d'hôtels (Stephan Eicher ne compose QUE dans des hôtels) : des reprises incongrues de "My funny Valentine" et "La mer", des démos sans grand intérêt, Philippe Djian lisant "Durant un long moment" (!), seule "In wolken" tire son épingle de ce jeu...
Aussi creux que les références à une création soi-disant littéraire (les chansons sont constamment associées à Djian) et aussi stérile qu'un nomadisme en toc résumé à un look de gitan d'opérette, ce double album sent fort son mercantilisme. |
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