| | | par Francois Branchon le 22/08/2005
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| Pas de doute, le duo Gerry Rafferty et Joe Egan savait y faire, chansons à la lisière du folk-rock, finement arrangées à la manière du rock fm naissant (manière Brinsley Schwartz, sillage médian entre Eagles et le Fleetwood Mac de "Bare trees"), mélodies souvent accrocheuses, bref tout pour se développer joyeusement dans un espace anglais où, de Supertramp à Ten CC, passant bien sûr par Dire Straits, les groupes allaient bientôt pointer le bout du nez. Seulement voilà, Rafferty est un cas.
En 1972, quand le premier single tiré du premier album "Stealers Wheel" paraît, le Gerry se barre. La section rythmique le suit, le groupe est par terre. Des remplaçants convoqués d'urgence pour la tournée (dont Luther Grosvenor, ex lead guitar de Spooky Tooth) ne sauront assurer. Mais on ne rigole pas avec le pognon chez A&M. Le label d'Herb Alpert fait pression, Rafferty revient. Un deuxième Lp "Ferguslie Park" est mis en boite, par les mêmes producteurs (Jerry Lieber & Mike Stoller s'il vous plaît !), mais le duo échoue à y proposer des morceaux aussi bons que précédemment. Pas de bol. Qu'importe, profitant que le groupe est encore ensemble, A&M envoie un autre producteur pour enregistrer illico un troisième album, ce bien nommé "Right or wrong", qui paraîtra bien plus tard, en 1975. Mais voilà, à cette date, il y a déjà bien longtemps que Rafferty et Egan ne s'adressent plus la parole, même si le dessin de pochette les présente ironiquement dans un costume à deux têtes.
"Right or wrong" a pourtant bien des atouts, des morceaux bien tournés et séduisants ("This morning", "Home from home", "Right or wrong"), mais notamment celui d'ouverture, "Benediction", à la mélodie-riff emporte-coeur, portée par les vagues de violons, une chanson qui bien promotionnée aurait pu - et dû - monter haut dans les charts, séduisant un public double, le consommateur de hits, comme le mélomane (cette stratégie que réussissait Police à la perfection).
Stealers Wheel a entrevu les sommets, frôlé la reconnaissance, mais balancé son potentiel par le bow-window. |
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