Pop Rock | | 2006 | Album Original | Un CD EMI 2006 |
| | | | |
| | | par Emmanuel Durocher le 24/03/2006
| | |
| Il y a pas mal d'années, une personne me rend un disque, déçue par le "This not a love song" de PIL elle trouve cette chanson sans énergie, le problème c'est qu'elle avait écouté le maxi-45 tours à la vitesse du 33 tours. Avec Starsailor, j'éprouve ce genre de sensation mais le format numérique est sans appel, il n'y a pas d'interrupteur pour modifier la vitesse de rotation du Cd. Ce groupe de quatre garçons, originaires du nord de l'Angleterre dont le nom s'inspire d'un album de Tim Buckley, se contente de jouer une musique globalement et désespérément molle (une sorte de pop-rock jelly) et ce n'est pas ce troisième album qui pourra dissiper ces sentiments malgré le gros son privilégié par la production de Rob Schnapf.
Starsailor cherche à renouveler le succès du single "Four to the floor" (et de son remix par Jacques Lu Cont - Stuart Price) et toucher principalement un public ado avec les onze titres de "On the outside" en utilisant la recette de Coldplay, Muse et consorts : une pop mélodique, mélancolique et immédiatement entêtante mais les mélodies n'accrochent généralement pas, les guitares cristallines et le synthé ne laissent passer qu'une émotion standardisée et le chanteur James Walsh n'est pas Chris Martin, sa voix frêle, plaintive et hermétique à toute sensualité lasse rapidement, elle est même horripilante quand elle est forcée. Le groupe pousse le vice d'appeler l'avant-dernier morceau "White light", inutile de dire qu'il n'y a aucun flash en écoutant ce titre sans originalité et il manque une sérieuse dose de "White heat" que l'on souhaiterait ressentir.
C'est finalement quand les musiciens cherchent à rester eux-mêmes donc moins opportunistes que l'on se sent plus à l'aise avec Starsailor : la mélodie ado mais un peu naïve de "Keep us together", le riff entraînant à la Green Day de "Faith love hope" et pour terminer : "Jeremiah" épuré et minimaliste, la voix n'est pas poussée et semble enfin sincère, on croirait presque entendre des versions acoustiques de "God knows i'm good" ou "Wild eyed boy from freecloud" de Bowie, il aura fallu attendre la fin de l'album pour écouter le meilleur titre. Difficile d'être convaincu par ce groupe, pour se réconcilier avec les étoiles, mieux vaut aller faire un tour du côté de chez Big Star ou Starshooter. |
|
|